Monumental!
Since the days of Louis Quatorze, Parisians have prized the awe-inspiringly large. But they remain equally proud of their modern and cosmopolitan character. Fitting, then, that two equally epic installations should each offer their own version of ambitious modern grandeur. Both are fantastic, dreamlike spaces – and each was created to order.
Officially the sculptor Anish Kapoor’s Leviathan is an artwork, while architect Zaha Hadid’s Mobile Art pavilion is a showcase. Hadid’s fluid exhibition space makes looking at work a new kind of shared experience, while Kapoor immerses visitors totally in a poetic environment.
Both are Londoners with roots in very different places: Kapoor born in Bombay, Hadid in Baghdad. But each has used a unique commission to offer an unprecedented type of experience – both of which required the latest in technology.
Realising Kapoor’s inflatable piece required a membrane that measures 72,000 square metres, weighs 10,701 kilos and reaches within four metres of the famous glass ceiling. A remnant of the 1900 Exposition universalle, the Grand Palais des Beaux-arts et des arts-décoratifs is the last great glass-and-iron public structure inspired by the Crystal Palace of London’s 1851 Great Exhibition.
Like those sensations it involves in “seeing red”, the structure of Leviathan is meant to be ephemeral. Curator Jean de Loisy describes it as “not an object, but a fiction”.
Hadid’s Mobile Art pavilion offers a similar treat for the senses. Its exhibition shelves and screens sweep around a skylight that hovers over a central space where visitors relax and chat. Although it weighs in at 180 tonnes, the space inside its 2,500 metres had to be created like a kit, for assembly.
Karl Lagerfeld commissioned it in 2008, to show Chanel products on three continents. Hadid says she drew inspiration from Chanel’s signature handbag, launched in 1955. Now the maison has given it to the Institute du Monde Arabe, itself a landmark building by Jean Nouvel and Architecture Studio. Mobile Art has alighted in their courtyard like a UFO and will remain there for three years. Its first exposition is an homage to Hadid’s work, the first-ever to be held in France.
Anish Kapoor, artiste britannique né en Inde, est l’un des plus grands créateurs de notre temps. Originaire de Bombay, il vit et travaille à Londres. Néanmoins, pour ce sculpteur de renommée internationale, il n’est pas question de se laisser enfermer dans un paysage identitaire figé. Sa sculpture déborde les particularismes géographiques par un dialogue constant et enrichissant des traditions plastiques.
Lui-même se présente sous le visage de l’explorateur, ouvrant et libérant les espaces enfermés ou recréant l’immensité dans un volume clos, déjouant radicalement les lois de l’univers matériel. Anish Kapoor habite un lieu géographiquement décalé qu’il nomme ” l’entredeux ”, jouant de toutes les identités pour esquiver tout enfermement.
Artiste universel à l’heure de la mondialisation, Anish Kapoor répugne aux catégorisations. Non par anticonformisme mais par le génie d’un art qui malaxe l’espace, les frontières, les clivages, et interpelle les dimensions mêmes de la matière.
Défricheur infatigable de sites inconnus, à la recherche de contextes nouveaux et d’expressions vivantes et populaires, il a ainsi créé Sky Mirror (2001), gigantesque miroir concave reflétant le ciel et l’animation de la place sur l’esplanade du Rockefeller Center de New York ; et Cloud Gate (Chicago, 2004), œuvre immense en acier, absorbant la hauteur des immeubles par son horizontalité, défiant l’urbanisme d’une ville totalement verticale.
Entre ciel et terre, horizontalité et verticalité, Anish Kapoor bâtit une œuvre dense, vivante et profondément ouverte aux émotions du spectateur. Rien en l’homme n’est local ni figé, car la vraie demeure de l’humanité est l’imagination.
L’exposition Zaha Hadid, une architecture inaugure la programmation du Mobile Art, à propos duquel l’architecte a pu déclarer : ” Je pense qu’à travers notre architecture, nous pouvons donner un aperçu d’un autre monde, enthousiasmer, proposer des idées, captiver.
Notre architecture est intuitive, radicale, internationale et dynamique. Notre intention est de construire des bâtiments qui évoquent une expérience originale, une forme d’étrangeté et de nouveauté comparables à la découverte d’un nouveau pays. Le pavillon Mobile Art découle de ces motifs d’inspiration ”.
Cette première exposition de Zaha Hadid en France, au sein même de l’œuvre qu’elle a créée, met en perspective plus de trente années d’activités. Au travers d’une sélection internationale de projets, déjà réalisés ou en cours d’exécution, maquettes, prototypes, sculptures et peintures, objets, films, se déploient, animent l’espace, permettant au visiteur de pénétrer de plain-pied dans l’univers de Zaha Hadid.